
Deux jeunes femmes, aujourd’hui, sur l’île de la Réunion, se retrouvent. Elles se souviennent… Tout juste adolescentes, elles ont fait un périple un peu fou (on n’est pas sérieuses quand on a quinze ans !), en scooter sur les routes de l’île : il s’agissait alors de partir sur les traces d’un parfum retrouvé sur le foulard de la grand-mère de l’une d’elles, et de tenter de le recréer à partir des épices, des fruits, des fleurs qu’elles trouveraient sur leur route : Les rencontres vécues, d’abord d’un cultivateur de vanille dans le Sud sauvage, puis d’un oiseau bellier, puis d’un banyan… ont peu à peu transformé leur voyage dans l’espace en une exploration du passé… jusqu’en 1841 : Edmond Albius, un jeune esclave noir d’à peine douze ans, pollinise alors, pour la première fois sur l’île de La Réunion une fleur de vanillier sur sa liane… Et c’est à lui, qui n’avait pas été reconnu à sa juste valeur de son vivant, qu’elles rendent hommage en baptisant leur parfum « Edmond ».
Il s'agit de donner à voir un voyage dans le passé, en même temps qu'une chasse au trésor ludique dans le présent, une sorte de road movie réunionnais à scooter, où deux jeunes filles, Fred et Nora, se lancent un grand défi sensoriel : inventer Le parfum du siècle, lié à la grand-mère de Nora. Kap ou pa kap
En utilisant tous les ressorts du théâtre, les comédiennes jouent à nous faire croire à..., (si on dirait à... qui sont des ressorts du conte) à changer d'âge, d'époque, on passe du noir et blanc à la couleur, du féminin au masculin, de personnage humain au personnage végétal, afin de raconter l'histoire de cet enfant, Edmond et de montrer la force de ce personnage, son courage.
Bénédicte Guichardon